Depuis le début de l’année 2022, l’association Breizhmer est propriétaire des locaux du centre de recherche appliquée situé à Porscave sur la commune de Lampaul-Plouarzel dans le Finistère. Cet outil, développé par le CRCBN, est dédié à la recherche et au développement des activités d’aquaculture et de pêches maritimes en Bretagne.
L’acquisition a été rendue possible grâce au soutien du Conseil régional de Bretagne et du FEAMP.
Le centre de recherche appliquée Breizhmer
Un outil de recherche mutualisé
L’acquisition du centre par les acteurs de la filière constitue une première et a pour objectif de créer une interface efficiente entre les attentes et besoins des professionnels et les organismes de recherche présents sur notre littoral.
La vocation de cet outil est d’assurer les actions prévues dans les programmes de recherche et développement portés par les membres fondateurs de Breizhmer : les impacts du changement climatique, les contaminations diverses, la détoxification, l’impact des micro-plastiques, le développement de la production en macroalgues, etc…
Le Comité Régional de la Conchyliculture de Bretagne-Nord (CRCBN) reste locataire et continue à travailler avec ses partenaires sur des programmes de recherche : ARCHE, PAQMAN, COCORCO2.
Le centre de Porscave est le plus avancé d’Europe sur la sélection et la résistance de l’huître plate.
Accueillir des projets de recherche appliquée
Véritable outil de l’intelligence pour la filière (pompage d’eau de mer, réseaux de mer à plusieurs températures, réseau de phytoplancton, traitement de l’eau en sortie…), cet équipement est fondé à étudier et travailler sur des questions essentielles pour les produits de la mer :
- la détoxification (test et suivi de la concentration de toxines au sein de l’espèce et identification de nouveaux équipements/procédés pour augmenter la cinétique de décontamination),
- les contaminations diverses (les espèces marines sont confrontées à des perturbateurs divers comme les métaux lourds, les oestrogènes dont les impacts individuels et en cocktail sont peu connus),
- les impacts du changement climatique (dans la poursuite du programme COCORICO2 et l’anticipation des conséquences de l’acidification, le réchauffement, la salinité sur les espèces, leur reproduction, leur recrutement, la gamétogénèse, leur croissance, leur mortalité,
- l’impact des micro-plastiques (nos espèces concentrent de par leur biologie les micro-plastiques au sein de leur organisme et nous ne connaissons pas leur impact sur leur physiologie),
- le développement de la production en macroalgues (dans la continuité des travaux engagés dans POLISTR et en complément de celui-ci, des travaux au sein du centre sur des macro-algues de 2nde génération peuvent intervenir sur l’acclimatation de souches pour la mise en exploitation dans le respect des règles sur les côtes bretonnes), l’immunité des espèces marines, etc…
Les projets en cours
au centre de recherche appliquée
Programme
01. ARCHE
Amélioration de la Reproduction en vue de la restauration Chez l’Huître platE
Contexte :
En France comme dans d’autres pays, l’ostréiculture a connu une succession de phases de développement, d’exploitation des stocks ou d’apparition de maladies. Ces dernières constituent aujourd’hui encore, un frein majeur à l’élevage des huîtres. L’huître plate est le produit phare de la conchyliculture française, et ceci à la fois sur le plan historique, économique et social. L’absence de connaissances sur la reproduction en milieu contrôlé d’Ostrea edulis est un frein au développement de sa production alors que cette maîtrise du cycle de reproduction est à la base même du système de production de toute espèce aquacole. Dans ce contexte, il devient donc crucial de se réapproprier un savoir-faire sur les différentes techniques d’élevage en reproduction contrôlée et d’identifier les mécanismes d’amélioration, en vue de reconstituer et repeupler des gisements naturels d’huîtres plates.
Objectifs :
ARCHE répond aux problématiques de reproduction de l’huître plate en milieu contrôlé. Ses objectifs sont la synchronisation et la maturation des géniteurs en vue d’une reproduction mieux maîtrisée de l’espèce ainsi que la création de récifs pour le suivi en mer des familles produites et expérimentées. L’objectif final est de favoriser la reconstitution des bancs naturels.
Programme
02. PAQMAN
Développement de Probiotiques innovants pour l’AQuaculture MAriNe
Contexte :
Face à la demande croissante en produits de la mer, l’aquaculture est un secteur en pleine expansion au niveau mondial. En France, la conchyliculture représente la majorité de la production aquacole nationale et la pisciculture marine se distingue par le savoir-faire de ses écloseries, qui exportent à l’international. Ces deux filières sont confrontées de plus en plus à des épisodes infectieux impactant les niveaux de production. Pour répondre à ces menaces, contribuer à la réduction de l’usage d’antibiotiques en nutrition animale et valoriser les ressources naturelles, le développement etl’utilisation de probiotiques d’origine marine représentent une solution innovante et durable. Les bénéfices attendus des probiotiques sont l’amélioration de l’utilisation de l’aliment, de la digestion (grâce à la production d’enzymes) et de la réponse immunitaire et l’inhibition de micro-organismes pathogènes.
Objectifs :
Ce projet est consacré au développement de probiotiques marins en aquaculture marine. Il s’inscrit pleinement dans une démarche de développement durable et responsable par une approche biomimétique en s’inspirant du microbiote naturel d’animaux marins sains. L’objectif majeur est d’éprouver des bactéries marines comme probiotiques en élevage aquacoles marins. Contrairement aux probiotiques communément utilisés en aquaculture, les souches testées sont des bactéries marines appartenant au genre Pseudoalteromonas.
Programme
03. COCORICO2
Durabilité de la conchyliculture française dans un monde riche en CO2
Contexte :
Comme nous le savons, le changement climatique est au cœur des préoccupations depuis quelques décennies. Ce changement est principalement dû à l’augmentation de la concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère causée par les activités anthropiques. Il se traduit par une hausse des températures et une acidification des océans. Or ces modifications de l’environnement océanique peuvent avoir un impact fort sur les organismes calcifiants, tels que les huîtres ou les moules, et ainsi affecter tout un pant de l’activité aquacole que représente la conchyliculture. Afin d’évaluer ce potentiel impact et pour répondre aux attentes de la profession, l’Ifremer (porteur de projet) et le CNRS ont monté le projet CocoriCO2 en partenariat avec le CNC, le CRC Bretagne Nord et le CRC Méditerranée.
Objectifs :
CocoriCO2 est un projet interdisciplinaire dont les objectifs consistent à observer, analyser, anticiper et remédier aux effets du réchauffement et de l’acidification de l’eau sur la conchyliculture en tenant compte de la physiologie et de la santé des espèces, de la qualité de l’environnement et des répercussions sur l’économie.
Un ruban vert pour les bonnes pratiques durables
Le Comité Régional de la Conchyliculture de Bretagne-Nord, membre Breizhmer, a reçu le prix ruban vert de Blue Fish récompensant les bonnes pratiques durables. Le prix a été remis par Pierre Karleskind, député européen et Président de la Commission Pêche, à Sylvain Cornée, président du CRCBN.
Pour répondre au fort déclin de l’huître plate et diversifier les productions conchylicoles, plusieurs acteurs œuvrent pour restaurer des bancs naturels d’huîtres plates en Bretagne. Depuis une dizaine d’années, le CRC Bretagne-Nord porte avec différents partenaires et au sein du centre de recherche appliquée, des projets en ce sens : programme ARCHE.
Photo du CRCBN, Pierre Karleskind, député européen, Président de la Commission Pêche, Sylvain Cornée, président du CRCBN, Benoit Salaun, directeur du CRCBN.