Dans le cadre du BREXIT, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères : Jean-Yves LE DRIAN, rencontre les acteurs de la filière pêche
Brexit : Jean-Yves Le Drian à Lorient pour soutenir la filière Pêche bretonne
Une semaine après l’adoption de l’accord sur le Brexit, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est venu à Lorient le lundi 4 janvier pour rencontrer les acteurs de la filière Pêche professionnelle bretonne (pêcheurs, Comités des Pêches, organisation de producteurs, mareyeurs, poissonniers, structures portuaires…). Il était accompagné pour l’occasion de Clément Beaune, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes. Plusieurs élus du Morbihan (députés, sénateurs et maires) étaient également présents à la réunion.
De l’avis général des participants, si l’accord sur le Brexit constitue une bonne nouvelle pour la filière Pêche, ce n’est cependant pas une victoire, et la vigilance reste de mise. En effet, l’accord est transitoire (il court jusqu’au 30 juin 2026), et de multiples dispositions techniques doivent encore être négociées dans les mois à venir. « Le diable se niche dans les détails. Notre objectif est de favoriser un secteur pêche dynamique, en assurant aux professionnels la possibilité de travailler », a souligné Olivier Le Nézet, président des Comités des Pêches de Bretagne et du Morbihan. « On sent une grande frustration chez nos collègues britanniques. Les futures négociations risquent d’être très dures car il y a chez certain un appétit de revanche », a ajouté Yves Foezon, directeur de Pêcheurs de Bretagne.
Parmi les sujets d’inquiétude : l’accès aux eaux britanniques dans les 6-12 miles et autour des îles anglo-normandes, les futurs TAC et quotas, des conditions de concurrence loyale… « Nos bateaux peuvent pêcher, mais les conditions de débarquement dans notre port en base avancée en Ecosse compliquent énormément notre travail », a cité en exemple Jean-Pierre Le Visage, directeur des armements de Scapêche. « Les procédures douanières doivent être suffisamment fluides pour que les produits n’arrivent pas trop tard sur nos étals », a aussi précisé Jean Besnard, mareyeur à Lorient. C’est donc la multiplication de petites tracasseries qui est redoutée. Autre crainte : que certains pays profitent du Brexit pour rediscuter la stabilité relative au niveau européen, mais aussi que certaines régions françaises cherchent à « rabattre les cartes » en leur faveur. Pour Olivier Le Nézet : « On ne doit pas toucher à la stabilité relative, c’est une ligne rouge. Il est essentiel de sécuriser les investissements dans la filière pour que celle-ci ait une visibilité sur son avenir ».
Sur tous ces sujets, Jean-Yves Le Drian et Clément Beaune ont assuré du soutien ferme du gouvernement. Ils ont rappelé le plan d’accompagnement déjà adopté par le ministère de la Mer. Un plan qui prévoit notamment une aide directe de 30.000 euros aux armements impactés négativement par le Brexit, l’extension du chômage partiel pour les entreprises dépendantes des eaux britanniques, les dispositions du plan de relance prévues pour le secteur maritime…
Après la réunion avec les acteurs de la filière Pêche, Jean-Yves Le Drian et Clément Beaune ont visité un atelier de mareyage et un navire de l’armement Scapêche. Une nouvelle rencontre du même type (réunissant gouvernement, administration et filière Pêche bretonne) devrait avoir lieu fin mars.